Rapide comme l’éclair, tu m’as irradié, j’en porte encore la marque. Indélébile. Ce ne fut qu’une brève apparition, une fracture à peine visible, un petit point de lumière, trois fois rien, et pourtant.
Il y a eu l’avant, tranquille, immuable, le carillon du clocher, les vaches qui paissent dans les près, les chiens qui aboient dans les chemins terreux, et le reste qu’on ne dit pas mais qui est là depuis toujours, le bruit du vent dans les arbres centenaires, les oiseaux de nuit qui dessinent l’espace de nos songes, et le vieux qui n’en peut plus de sa goutte.
Et il y a l’après, l’horizon qui s’ouvre aux vents mauvais, la trace que tu as laissée dans mon intimité, la lente déflagration des jours et des nuits, la fin des certitudes, l’espace déchiré du dedans, tout ça et le reste, enfoui dans les limbes depuis ton éphémère passage.
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Le temps de le dire et c’est parti, envolé, disparu.
Ne reste que la trace, l’empreinte, le mot, qui nous rappellent que cela eu lieu un jour et que cela rets au -dedans de nous pour toujours
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Pas le temps de la voir, de la sentir, de l’entendre et déjà partie je ne sais où. Ce n’est pourtant pas faute de l’avoir attendue, désirée, de lui avoir aménagé une place de choix.
Eh bien non, ça ne lui a pas suffi, elle ne s’est pas arrêtée, juste passé très vite, impossible de m’en saisir, ne serait-ce qu’un instant. C’est avec ça qu’il va falloir faire à présent, m^me pas un vrai souvenir, juste une impression, un souffle, une miette, juste un e miette pour l’éternité.
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Ce fut un moment de joie, de pur bonheur, un moment divin, cette caresse du vent sur l’herbe ondoyante, légère, flottante.