– C’est un peu délicat, tout de même ce que vous me demandez.
– Oui, j’en conviens.
– Je suis toujours très prudent avant de m’engager  dans des affaires aussi… sensibles, si vous voyez ce que je veux dire.
– Je vois très bien et c’est pour ça que je fais appel à vous.
– Merci de votre délicate attention mais je ne suis pas sûr d’être l’homme de la situation.
– Ne soyez pas si modeste, votre habilité, votre finesse, votre adresse reconnues par tous permettront de traiter cette affaire en toute discrétion.
– Oui mais vous savez, les choses aujourd’hui sont moins… faciles.
– Oui, je sais, je sais, mais je suis sûr que votre sagacité, votre circonspection auront raison de toutes les tracasseries, pour ne pas dire les trivialités administratives.
– Écoutez, je veux bien essayer de vous être agréable, d’autant que vous m’êtes recommandé par un ami cher mais je vous demanderai une totale discrétion
– Cela va sans dire.
– Pas d’intermédiaires, pas de traces écrites, le mieux serait de convenir d’un lieu public: restaurant de quartier, square, cafétéria, pour finaliser  l’affaire.
– Tout à fait d’accord.
Je vous propose de nous retrouver dans le 18éme au restaurant koff delicatessen, rue de la vieuville, vers 13h, disons mercredi prochain, histoire de me laisser le temps d’étudier le dossier.
– Très bien, j’y serai.
Pardonnez-moi mais nous n’avons pas parlé de vos honoraires.
– Plait-il?
– Oui vos honoraires.
– Ne soyez pas désobligeant.
– Vous voulez dire que notre ami…
– Vous avez tout à fait compris. Au revoir monsieur. À mercredi prochain.

Il le raccompagne jusqu’à l’ascenseur. On entend un bruit sourd très bref. Il rectifie son nœud de cravate et retourne à son bureau