I Troïkas sur fond de neige Pavots de feu dans l’âtre du soir Transhumances rituelles et silencieuses. – De ton perchoir azuréen, insonore capsule mobile Ne vois-tu rien venir, curieux aérien ? – Languissent, obtuses, des forêts de lianes blanches. – D’un coup d’aile, d’une déchirure Vois surgir, là-bas, dessous Où se niche la terre L’aimant des mers, le poudroiement des villes L’appel ou le reflet de ton âme étrangère. II Dans les hauteurs Il arrive que de blancs fantômes Renoncent à leur réserve, leur intégrité Qu’ils s’épanchent en pluie fine et pénétrante Te baignent de leur fraîcheur Et versent sur ton cœur une larme de pureté. III Certains élisent les nuages des soirs Que la nuit couvre de sa mélancolie Laissant leur fuite inachevée ou suspendue. D’autres plus attentifs et plus curieux Ne se tournent que vers les matinaux Qu’ils poursuivent en exil Au-delà du faîte des forêts. Je ne sais ce que préfèrent les nuages Ces buées changeantes Si même de nos regards ils se soucient Occupés de leur fugue, de leur métamorphose. Qu’ils passent ou qu’ils s’évaporent C’est tout un Pour ces papillons de la nue Pourvu qu’avant de verser leurs pleurs sur la terre Ici ou là librement ils folâtrent Et butinent tours et clochers. Share this:TwitterFacebookWordPress:J’aime chargement…