Le soleil a basculé derrière la ligne des tours
L’ombre d’un cycliste s’égare
Et fond dans les ténèbres du terrain vague
Des astres électriques bruissant d’insectes
Eblouissent et trompent la nuit
On respire mieux
Des cailloux sont jetés défiant la profondeur du noir
Les hostilités éclatent et les chiens hurlent
Des lames affilées lancent des étoiles filantes
Des phares et des songes longent les murs
Des cris fusent des coins les plus sombres
Repus les démons s’éclipsent
Prises au piège de la toile nocturne
Les ailes des prédateurs se figent
Zébrures opaques projetées sur la porte verrouillée
Un poker sous la lune pâle
Des anges veillent au balcon
Une femme baille et prie paupières plombées
La trotteuse lézarde autour du cadran
Les oreillers gisent labourés et éventrés
Les corps sont épuisés et les peaux luisent
On entend la ville se plaindre
Elle râle sourdement continûment
Les sirènes magnétisent l’angoisse
Longue nuit de qui-vive de moiteur et d’ennui
Sas des jours infernaux
Les veilleurs guettent les premières clartés