Dans ce long couloir, je marche d’un pas soutenu, les yeux fixés vers la ligne au loin. Je ne suis pas sûr d’arriver à temps, il faut que j’accélère, l’annonce du départ va se faire, je ne vais pas réussir, je vais perdre mon pari.
Mais non, mais non, allez avance, plus vite, tu y es presque.
Je me mets à courir, les yeux rivés sur le panneau qui clignote, j’y suis presque, je vais franchir la ligne, encore un effort, je bouscule une dame, son chien aboie, je n’ai pas le temps de m’excuser, la ligne est à portée de jambes.
Vas-y, vas-y, il reste une poignée de secondes.
Ca y est, j’ai réussi, j’ai gagné mon pari, j’ai franchi la ligne avant l’annonce électronique.
Derrière la ligne, le ballet habituel des valises à roulettes.
Je fais demi-tour et d’un pas décidé je m’engouffre dans ma nuit.