Dans le Japon ancien, existait un jeu qui consistait à faire glisser au fil d’une rivière une feuille sur laquelle chacun des participants ajoutait un vers dans l’ignorance des inventions précédentes. Le dernier joueur avait le privilège de révéler à tous le poème achevé.
Au long des sentes grises et hasardeuses des paumes blanches
Et de la rive sous l’eau verte,
Glissent des mots, des vers, un poème.
Au lâcher des doigts, sous la risée brodeuse
Une feuille pliée, frisson d’un chant, réclame la muse prochaine
Pour une pêche miraculeuse.
Et le nouveau passeur
Dans sa barque rituelle aux lunules brillantes, lucioles des courants