Dans l’histoire de l’humanité et au cœur de son expression artistique, le thème du sang est présent depuis des temps immémoriaux. On sait que certaines peintures rupestres furent réalisées avec du sang animal mêlé à différents matériaux. On sait aussi que les bains de sang furent des spectacles prisés et notamment dans les jeux romains.
L’épopée médiévale regorge de pages qui mettent en scène un héros perdant son sang.
De même dans la tragédie, le glaive est souvent préféré au poison. « Quels ruisseaux de sang coulent autour de moi » dit Oreste dans Andromaque.
Dans la tragédie, le sang annonce la guerre, la rage, la vengeance et la mort.
Et sur les champs de bataille, le sang unit aussi des hommes qui ne se connaissent pas. Les sangs versés au combat se rejoignent alors et le sang du roturier est de la même eau que celui du roi, c’est le sang glorieux des frères d’armes qui ont payé le prix du sang (cf Henry V de Shakespeare)
Plus proche de nous, Le XIXème siècle s’est emparé du thème ancestral (pensons aux buveurs de sang et autres striges de l’antiquité) du vampirisme avec ferveur : De Théophile Gautier (La mort amoureuse in Histoire de morts-vivants) à Guy de Maupassant (Le horla) en passant par le comte de Lautréamont (Les chants de Maldoror).
Mais c’est Bran Stoker qui, avec Dracula (1897) sacre le vampire en personnage de fiction à part entière. « Le sang c’est la vie » écrit-il dans Dracula.
Avant de conclure cette (trop courte) introduction qui n’a d’autre ambition que de tracer quelques pistes, je voulais juste évoquer la façon dont certains écrivains atteints du sida (et notamment Hervé Guibert) ont imprégné leurs livres d’une encre trempée dans leur sang en souffrance. « Il me fallait vivre, désormais, avec ce sang dénudé et exposé, comme le corps dévêtu qui doit traverser le cauchemar » (Hervé Guibert in Le protocole compassionnel).
Place maintenant aux contributeurs du BL :
– Lise a présenté le livre d’Igor Snakhovsky Conjuration des anges (à lire sur le blog dans la rubrique « Le livre du mois ».
– Brigitte nous a présenté le livre de Jean Hatzfeld Le papa du sang (à lire sur le blog)
– Christiane a écrit et lu De sang et d’eau (à lire sur le blog) et lu un texte d’Henri Michaux Mon sang
– Nicole a écrit et lu Allégorie de l’or brun (à lire sur le blog)
– Stan a écrit et lu Molécules dormantes (à lire sur le blog)
– Catherine a écrit et lu Seul ce vent pour peinture (à lire sur le blog)
– Agnès a écrit et lu La nuit tombe sur le cap Ferrat (à lire sur le blog)
– Françoise a écrit et lu Rouge, je pose, bleu je joue (en attente de la réception du texte)
– Svante a lu Nuit au cœur pâle d’Edith Söderqran et présenté son recueil Navigateur au sommet du vide (Editions l’Harmattan)
– Jean-Marie a lu Les joyeux boucher (Boris Vian)
– Mireille a lu Harmonie du soir (Baudelaire)
– J’ai écrit et lu C’est personne ? (à lire sur le blog)
La qualité et la diversité des contributions ont été au rendez-vous de cette soirée.
Le thème proposé pour le BL du jeudi 14 janvier est Le nez.
Bonne fêtes à toutes et à tous et bon vent littéraire et poétique