L’ombre

tel coeur entre les mains

L’ombre

De dos

Agenouillée

entre les mains le cœur pressé

si lentement

le cœur scellé ou arraché

les sillons encore  chantent

un clocher

seul

sur le ciel bleu

des éoliennes à grands frais

étole verte rousse  blanche

elle se déploie

plane un busard

grandit encore

elle étale au sol des cordages

lâche nacelles

dresse des mâts

de beaux grands mâts

zébrés de jade

et pêcheuse  ravaude filets

zébrés de jade

hésite

happe nuages

mais de cœur plus

de cœur nenni

hisse un château

de ces châteaux sauvages

encre diffuse face voiléé

elle se dévêt

goutte de pluie elle n’est plus

 

Une glaneuse

la revoici

ou bien semeuse profil perdu

ou bien conteuse

au pied du saule

je la devine elle s’est assise

au pied du saule

flots de mouettes colombes abeilles

elle rempaille chaise des heures

recoud tapisseries de seigle

présente  si présente

guerres et paix  rêve des peuples

vallées  donjon  brassées de champs

elle est grâce  elle est chair

elle mène ronde

elle psalmodie soleil du soir

offre ses mains sur le parvis

mais je l’égare

ce point

rouge rubis

ce point c’est elle

ce point ce cœur

 

 

 

 

Ombre

 

BRISEE

Non pas

flèche

piste

avancer

encore

obstinée

cherchant

carrés de lumière

blocs

hautes herbes sous tension

crier  ne pas crier   tout comme

une croix noire corps supplicié

tempêtes et houles

en mon thorax

détaler

toujours   sous l’écho

les tonnerres

virgule d’ambre

entre les failles

les voix des cordes qui gémissent

les chœurs si graves

paumes frottées sur les silex

langue lapant terre grenue

fuir

la hache en cœur

paupières basses tissées

fuir

sous les ailes-caveaux

dans l’entrelacs des bouches

vive par la forêt

rouge

rouge gouffre de corps écartelé

cou étranglé

fuir

rouge gouffre de corps écartelé

mémoire sur la peau

fouir

la glèbe du parchemin

battu de brèches

l’ombre en toi  creuse caverne d’hominidé

dans la folie du temple immense

fuir

toi qui es temps

Inventer sillage sans épaisseur

être l’éclair dans l’encre brune de la caverne

absence de trace  poids du soleil

temps de l’instant  dépourvu d’ombre

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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