La peur la grosse peur l’a étranglé entre ses serres quotidiennes le bec patient fouillant ses espérances Les a transpercés lacérés déchiquetés. Le monde a grandi consolidé ses murailles les hommes ont acéré leur mépris les rencontres deviennent effrayantes chargées de menace imprévisibles. La lumière elle-même angoissante le rejette et son pas se hâte vers l’ombre indifférente. les murs de la maison font reculer son regard les objets familiers s’effritent inconsistants les yeux fermés il voit nichée sous la paupière la peur… * Nœuds du ventre nœuds du corps Où s’arrêtera le corps qui se tord Poings serrés poings fermés Bousculé balloté débordé Le ventre aboie entre les cordes Et la douleur qui se plie et s’enroule Va rejoindre les caves secrètes Où la peur bat comme un cœur qu’on affole… * Main tordue dans la nuit Araignée de chair Pendue immobile Aux aguets du moindre bruit Dans l’immense toile du silence * C’est une peur sans raison Qui lève comme la moisson Forte immense imprévisible Avec ses ondulations souples de crinière Ses retraites à peine ébauchées Des silences instables comme des menaces Fragiles comme des projets de plage Une peur sans veilleur ni prison Qui grandit à force d’abandons De faiblesses d’imagination Et les yeux inconsistants Poreux indifférents n’enserrent plus Ni la faim qui appelle Ni la nuit qui inspire… *** Share this:TwitterFacebookWordPress:J’aime chargement…