Je ne savais qu’il était mort

Je l’ai vu arpenter la scène

le parquet comme un océan

d’un pas égal rabotant

  un cygne

comme si la vie n’en finissait

il les attend

le petit qui prend froid

lui revient du dehors

pieds gelés  joues en feu

qu’on doit veiller ensuite  des jours  des nuits

qui rit

qui ne sait pas petiot  que tout s’évade

rien ne tient rien ne dure

le pétale s’affaisse

le duvet du pigeon dans la fulgurance d’un rayon

Les cerisiers s’abattent

leur plumage de noces

et ma petite  légère  au sommet des grands arbres

il savait bien qu’elle avait peur

mais elle jetait ses bras    _un deux _je saute _tu es là _tu me tiens

lui c’était la maison  le solide

maintenant il se couche

ça prend du temps

comme l’amour

et des précautions infinies

et des blizzards

et ce silence de la neige qu’il connaît si bien

le bruit du coeur

le bruit des pas

quelques craquements

cette marche   tu sais   faudrait la réparer

je ne savais pas qu’il était mort

ni l’un  ni l’autre

ni Firs   ni lui

l’âme et le corps d’un coup

mort

dans la vie

la poésie qui souffre

mais resplendit encore

en fait je le savais

et pour le corps aussi

mais refusais de croire

Poésie et Beauté

de tout vous gobergez

et nous  nous là-dedans

de simples recueilloirs

donner  donner toujours  sangloter et chanter

à la fin s’effacer

comme  lui

à la fin de la pièce  je le voyais encore

sa navigation lente

ses poses maladroites

cette blancheur partout

en son coeur

et autour

rêve de perfection

des fleurs de cerisier

de la vie de demain

tous ces possibles blancs

et le blanc qui efface

Firs se couche

à demain !

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