Je te vois. Et tu ne le sais pas.
Je te vois la regarder. Et elle ne le sait pas.
Qui regarde-t-elle, elle?
Personne?
Non, personne, et c’est pour ça que tu la regardes
et que je te vois la regarder.
*
Il la regardait sans cesse, elle feignait de ne pas le remarquer, et plus elle feignait et plus il la regardait.
Jusqu’au moment où il détourna son regard et contempla la mer.
Elle se jeta à l’eau et disparut dans les flots.
Il ne la vit pas ou feignit de ne pas la voir.
Allez savoir!
*
Que regardes-tu avec tant d’insistance là-bas au loin, derrière la ligne d’horizon?
J’aimerais suivre ton regard et partir avec toi.
Si seulement, tu acceptais de m’accueillir, nous pourrions franchir la ligne et découvrir ce nouvel horizon tous les deux.
Mais non, tu ne veux pas. Tu préfères partir seul.
Tu as peur de ne pas pouvoir franchir la ligne si j’accompagne ton regard.
Je te laisse donc et continuerai à imaginer ce que tu regardes là-bas, derrière la ligne…
*
Ce regard que tu portes sur moi,
Il me porte, il m’anime, il m’enflamme,
Ce regard qui frôle ma peau,
Il m’effleure, il m’éveille, il m’invite,
Ce regard qui m’accueille sans réserve,
Il m’augmente, me déplie, me déploie,
Ce regard qui invente la vie à chaque instant,
C’est le tien, Ô, mon amour.
***