Toute chair est de l’herbe et toute grâce est comme la fleur des champs.
Is 40, 6
Au plus fort de l’été,
alors que la chaleur nous épuise
tout près, sous la verdure feutrée des arbres
à travers les branches,
dans l’oblique lumière jaune,
le vol d’un oiseau, comme feu follet;
confusion de souffles
une brise cajole l’épaule.
*
Un proche a disparu.
Cette absence fait souffrir
et ce n’est pas ce qui a été vécu
et dont nous savons qu’il ne reviendra plus,
mais les espoirs demeurés.
Tout est suspendu dans la confusion,
puis se remet à vivre,
à l’envers du monde,
nous fait sentir ses pointes,
bouleversés que nous sommes.
*
Côté sud,
la fenêtre ouverte du petit chalet,
c’est le ruisseau qui chante.
On imagine la tresse
liquide, miroitant
sur des pierres rondes
de la grosseur d’une main;
Voici la joie, ni cachée
ni trop offerte.
*
Quelques feuilles rouges
tombées au sol
puis un rameau tout à la cime d’un érable
choc à l’annonce de la fin de l’été
*
Notre âme. Par quel chemin de paradis s’envolera-t-elle un jour,
dont sans savoir nous en avons déplacé les dernières pierress?