Qui est le paresseux le plus connu de la BD ????!!!!! GASTON LAGAFFE
Il y a 60 ans naissait sous le crayon bien aiguisé de Franquin le personnage de Gaston Lagaffe. Sa première apparition date de 28 février 1957 dans le journal de Spirou. Trois ans plus tard, il aura son propre album.
Indolent, gaffeur, inventeur, Lagaffe passe la majeure partie de ses journées de travail à paresser sous le regard ébahi de Mademoiselle Jeanne. Le service courrier du journal Fantasio est son terrain d’oisiveté.
En octobre 2017, la Une de Philosophie magazine est consacrée à Gaston : un philosophe au Travail. Et voici que la paresse est mise à l’honneur, dans ce monde qui va de plus en plus vite et la grasse mat’ est mal vue. Mais voilà, certains se demandent si Gaston ne serait pas un modèle à suivre au travail ? Le philosophe Pierre Ansay dans une interview donnée à la TRBF le 28 février 2017, le qualifie notamment de résistant « au fait que son désir est barré par l’entreprise qui l’emploie ». Il s’oppose aux rythmes répétitifs, voulant créer son monde en poétisant son combat.
Lagaffe est « un personnage éminemment philosophique » sans le savoir – si nous reprenons ce qu’écrit Philosophie magazine :
«
- Gaston, paresseux ? Non, Gaston n’est pas un parasite, mais un homme selon le cœur du philosophe Bertrand Russellqui affirmait que le salut de l’humanité viendra d’une oisiveté mère de toutes les vertus, au premier rang desquelles la bienveillance et l’invention. Denis de Casabianca renchérit d’un éloge de la sieste.
- Que fait Gaston quand il construit une machine à faire des ronds de fumée qui peut, également, dessiner des ronds carrés ou des cœurs ? Il invente, il crée, ou pour mieux dire, il bricole. Gaston, ancêtre du hacker selon Michel Lallement, est à mi-chemin entre pensée scientifique et mythique… Un modèle pour Claude Lévi-Strauss….
- L’homme à tout faire qui ne fait rien de ce qu’on lui demande de faire… fait tout de même exploser, au sens figuré, et parfois au sens propre, son rédacteur en chef, les éditions Dupuis ou M. de Mesmaeker. Gaston, incarnation dessinée d’un épicurien, est celui qui fait dévier les atomes humains pour qu’ils puissent entrer en collision et créer du nouveau ! Le desperado en espadrilles, diagnostique Fréderic Schiffter, est un subversif débonnaire…
- Sous les dehors dégingandés d’un paresseux en col roulé se niche un esprit dont la créativité ferait baver d’envie les chasseurs de tête de la Silicon Valley, n’était sa redoutable tendance à détraquer toute tentative de le domestiquer… Pour Yves Citton, Gaston est une sorte de cactus, un objet indépétrable et obsédant… »
M’enfin !