« La vitesse est la forme d’extase dont la révolution technique a fait cadeau à l’homme» écrit Milan Kundera dans son très bel ouvrage La lenteur. Et il ajoute « Il y a un lien secret entre la lenteur et la mémoire, entre la vitesse et l’oubli […] Notre époque est obsédée par le désir d’oubli et c’est afin de combler ce désir qu’elle s’adonne au démon de la vitesse». Le regard aiguisé que pose Kundera sur notre époque contemporaine dans ce livre écrit il y a pratiquement 25 ans n’a pas pris une ride.
En critiquant le culte de la vitesse et en réaffirmant les vertus de la lenteur, tout un courant d’opinion actuel a emboîté le pas à la réflexion de Kundera, Je pense notamment au livre de Carl Honoré Eloge de la lenteur. De même, un certain nombre de pratiques issues du bouddhisme permettent de passer du « Toujours plus vite » à « La pleine conscience » qui exige une attitude d’attention, de présence et de conscience vigilante à soi, tout le contraire de la course effrénée à laquelle nous sommes peu ou prou conviés.
Je souhaiterais conclure cette courte introduction par ce mot de Pierre Dac : « Rien ne sert de courir si on n’est pas pressé »
Laissons maintenant la parole et la plume aux contributeurs du Buffet littéraire :
– Brigitte Laporte Darbans a présenté : La mer noire, livre de Khétevane Davrichewi
– Isabelle Minière a écrit et lu : A toute vitesse
– Mireille Diaz-Florian a écrit et lu : ô ma joie lente à venir
– Christine Shaller a écrit et lu : Chanson lente pour endormir vite
– Anne de Commines a écrit et lu : La lenteur
– Agnès Adda a écrit et lu : Verve saltimbanque
– Dominique Zinenberg a écrit et lu : Ralentir travaux
– Bettie Nin a écrit et lu : On m’a dit
– Isabelle Cammarieu a écrit : La lenteur. Lu par François Minod
– Anna Maria Celli a écrit et lu : L’immortelle
– François Minod a écrit et lu : Tu es lent
Après cette soirée qui n’a pas manqué de lenteur, ni de saveur, nous nous sommes donné rendez-vous pour le prochain Buffet littéraire le mercredi 19 juin. Le thème retenu est Le départ.
A vos starting block !
Salutations littéraires
François Minod