La lumière
la douce
l’indétournable
berce en lenteur
et écoute
nos voix intérieures
J’ai gardé de l’enfance
une lenteur d’absence
je sais tisser des fils
invisibles à l’oeil nu
qui ne parlent qu’au cœur
Je sais draper la nuit
d’une attention diffuse
qui annule la distance
je suis dans votre sphère
à la fragrance d’être
j’aimerai m’effacer
pour que vous entendiez
comme vous respirez
Orgasme
De pétale en pétale
Sur les velours de nuit
De son épanoui-
Semant L’état
Mine d’or
D’un big bang si
Lent – cieux des Dieux
la romance, la vitesse
en lenteur évasée
s’expanse à l’uni-
vers les confins
sompteux d’une conception
éther, n’elle ment ?
en étendue !
L’art du roman est une large lenteur. Il pose et s’installe. Patient persévérant, il dépeint au rythme de la main. Le récit concentre les sens en une vie raccourcie. Plus longue que les nuits. La poésie est une danse atomique, un tour de sac moléculaire, un éclair catalytique, le jeu inattendu d’un sens courcircuité. Le poète est un fulgurant. Le romancier un caresseur. Un sculpteur ponceur. Inlassable sur une seule idée, il glane des détails qu’il incruste à l’ensemble. Minutieux du montage, un horloger de la page. Un enchâsseur de pépites dans les structures. Il concentre leurs lueurs, pour la patine du tout. Le poète est un chercheur de trésor, distrait, comme la pie, il se jette sur les escarboucles à peine entrevues dans la pénombre de ses rêves. Fier de les arborer à son bec d’esprit ultraléger, il jette oublieux sa trouvaille aussitôt dans un coin de tiroir le trésor brusquement déniché. Il accumule, banquier de plumes, les abeilles mortes de ces murmures d’eau chantantes en un fantomatique recueil, essaim sans nul autre dessein, que la diversité. Le poète est le couturier du filé sur la jambe comme le bas à échelles, où de grain de beauté en tendre duvet, il se hausse. De maille en filet, il n’attrape que les couleurs fuyantes, enfilades de sensations. Des proximités de jeu d’esprit, des ratio de relations. Une composition d’observations agglomérées en tableau synoptique d’informations. Le romancier est architecte, ses pas résonnent dans la grande salle de son inspiration, où le souffle de son bois vert de consomption sèche, en se consumant dans le feu sacré de son récit longuement tenu, dans les plans labyrinthique de la démonstration en construction, du remplacement du temps vécu par l’expérience du récit. Qui je préfère ? la flamme, léchant impertinente la suie noire de la vie pour faire craquer brandons et étincelles à nos pupilles émerveillées.
Baisse d’activité
lenteur
désoeuvrement.
Reconquise dans sa simplicité
la félicité
Matelas charnus et tout à fait souples
se courbent s’ouvrent et feignent la couleur.
Grande fleur onctueuse
Enorgueillie du règne imprescriptible
De ses subtilités odorantes
Déification.
Note bleue du tourneur
Rendez-vous avec l’Absent
Echappée des ustensiles éducatifs
Des agressions du savoir ignorant
en volonté de nous préparer.
Dépôt des rires enfuis
Puce à l’oreille
Tâchetis
Ravissement de l’enfance impressionniste
Temps du guet, possession du silence,
de sa malle au trésor où
du minuscule au majuscule
la branche est un oiseau,
l’aile un voyage
la lumière une architecture
la trace une route
un cube la ville