Pour saluer (encore) Apollinaire
A leur passage
Ils te font signe.
Tu les retiens
Promesse entre tes paumes.
Et tu es maintenant
Cette conque
Qui résonne
De leur présence.
Les autres mots s’en sont allés
Dissipés dans le bruit du monde.
Il se fait tôt, il se fait tard.
Un seul carillon t’accompagne
Sans trêve.
Tu es patiente
Avec ces mots,
Méticuleuse.
Tu explores
Le nid de leur chant
Le creuset de leur histoire
De leur image.
Au hourdis se mêle l’ardoise fine
Et des brindilles et des rameaux
– Pot pourri hasardeux des origines !
Tu entonnerais bien leur légende
A l’unisson :
Vols d’usage, prouesses d’envergure
– Et le conte du rare, de l’hapax,
Du moderniste au coeur las.
Minutieuse,
Tu cartographierais leurs voyages
Leurs migrations
A l’épreuve des climats, des accents
– Ces contingences.
Car ces mots-là
De très loin
Ils sonnent
Ils chantent et carillonnent
Et toi, tu es leur abri de passage.