Tu étais pressé, si souvent pressé
Je me sentais si lente à tes côtés
Tu marchais trop vite pour moi
Je regardais les gens, les bâtiments, le fleuve, les arbres…
Ça t’était très pénible.
Tu te retournais et te fâchais : « Tu traînes ! »
Je m’essoufflais pour te suivre
Tu avalais les repas, en quelques minutes
Je voulais les savourer
J’étais à la traîne, à table aussi
Tu cuisinais si vite : il fallait que ce soit rapide
Même si le résultat était bien décevant
Tu faisais l’amour à toute vitesse
Sans te soucier que ce soit tout aussi décevant
Je sentais que ça n’allait pas, entre toi et moi
Je t’ai demandé de prendre le temps
Pour qu’on se parle un peu
Tu m’as dit « Dépêche-toi ! »
J’ai été trop lente
Pour te dire que j’avais besoin de temps
Pour marcher, pour manger
Pour parler, pour faire l’amour
Tu m’as coupé la parole :
« Ca suffit ! J’ai compris ! »
Et tu es parti.
Si vite.
Sans me regarder, sans te retourner.
Je ne t’ai plus revu
Tu n’as répondu
Ni à mes messages, ni à mes appels
Á part un texto : « Pas de temps à perdre ! »
J’ai pris le temps de pleurer
Le temps de me souvenir du temps où je croyais que tu m’aimais un peu
Le temps de sombres pensées
Des jours et des jours
Des semaines et des semaines
Jusqu’à ce que.
Tu conduisais si vite…
Tu as pris le temps de mourir
Á toute vitesse
Sans un mot doux, sans une caresse