le fleuve dissous
l’image que lui rend
l’enfant dispersé
*
les poètes de soixante-dix lunes
ont perdu leurs culottes courtes
dans les ronces du lendemain
ils ne peuvent aboutir
à la complaisance
leur boîte à magie
navigue sans repère
la liberté tangue le mot
tentation
*
deux felouques
sur l’Adour
partagent la nuit
en scénarios
de film égyptien
Passager
tour de passe-passe
cloîtrée
lieu de passe
dérobé
de passe-muraille
entre les mondes
nar nahir
écoutez l’ire du fleuve
engorgé de feu
écoutez sa lyre
inquiète
nar nahir
dans la cavité du mythe
larme pure
une fêlure intraveineuse
lie le vertige de l’enfer
Zeus n’y terrasse
le dragon qu’à l’aide
de dieux barbares
à celui de l’éden
lieudit où le souffle
va s’éteignant en spirale
jusqu’au lieu de culte
réduit à quelques pierres
l’aspiration soupirail
de lumière orpheline
le paradis et son réciproque
ne tiennent qu’à l’apesanteur
de l’eau en flamme