Un grain – il avait posé un grain – remarquez il faut l’oser ! – donc un grain sur une assiette. Question subsidiaire : qui ? Mon père spirituel, putatif, donc fictif, car sans autre protagoniste, comment vous raconter l’histoire ? Il voulait – cet éducateur, me donner du grain à moudre ? Ou plus vachard, me signifier que ma façon de mettre mon grain de sel dans ces affaires ne lui convenait pas ? Alors, pour lui faire plaisir – que ne faut-il pas faire pour nos parents d’adoption, je lui posais une question. Et si vous suivez bien mon récit, vous devriez en arriver à la conclusion : elle a un grain, c’est certain ! commence-t-on ainsi ! mais oui vas-y ! Oui, je t’écoute me dit-il, patelin. Est-ce ici, un grain de lin ? Poète !!! Il te faut de la rime, alors en voici une qui ne rime à rien. Un grain dans une assiette ! Grain de folie, ma toute belle, ma très jolie… Mais où veut-elle en venir avec son repas maigrelet ? Ah, je vois, vous vous lancez dans des raisonnements à la Maigret. Et de deux qui ne riment à rien.

Il tapote, alors, nerveux, mon philosophe sur la table pour me ramener au sujet. Il veille au grain ! Il ne lâche rien : et de trois.

Je reprends : s’il y a grain, il a semence ; s’il a semence, il y a croissance et que d’assonances ! Hors sujet, m’interrompt-il !

Il nous manque le substrat, me dit-il, avec son air de magistrat (et de 4). Où est le terreau ? Car grain + rien, on n’avance pas d’un brin ! (Et de 5, si vous comptez encore)

Assez de vous faire marner, sautons directement à la conclusion. Ils’agit de la mise en valeur d’un cycle. Cycle de vie ? J’ose lui poser franchement la question.

Non, de décomposition ! Mot qu’il scande, avec un air de scandale – pour me faire comprendre que je mérite une mandale ??? (Et de 6)

Une décomposition : non, pas du vivant ! Vous le prenez pour qui ? Mais du raisonnement. Alors, m’invite-t-il du menton : poursuis ! Impressionnée, j’improvise et vous laisse juge du caractère oblique…

Grain, en quoi le diviser ? G, comme graminée, R comme raisin, a anis, i icaque (gros grain rare) N nèfle ?      

Erreur, erreur, pourquoi les mots chercher ? Quand il faut sur le réel se concentrer. (Et de 8)

Grain pousse tronc branche fleur pollinisation (tiens, en sus un être vivant non intronisé) fruit, chute, et grain à nouveau, éternel ensemencement du recommencement.

Cycle donc.

Voilà ce qu’un poète paysan fait de son sac de blé. Semant grain à grain une diversité de pensées juste juxtaposées. À vous de séparer le bon grain de l’ivraie ! 

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