Seul et lumineux

Il m’appelle.

Ni ci, ni là

Quelle bonne distance entre face à face et disparition ?

Me faire signe et sourire, réconfort ?

Solitude !

Tu m’incites au mouvement :

Peur de la photo, d’en mourir.

Pitrerie du langage articulé

Par ma bouche dupliquée.

Sans tain.

Vertige de la transparence.

Galerie des glaces

Vacuité surannée, fanée

(Nulle part n’est plus Marienbad).

Sometimes, somewhere

Ironique énigme de mon passage.

Feu d’une ampoule

Et je me consume.

(Publié dans la revue Voix d’encre n° 26 puis intégré au recueil L’œil au miroir, La Bartavelle, juin 2009)

**

Personne incertaine

Qui suis-je en ce miroir, ses éclats

Et toi, et vous,

Quand s’éparpilllent

Le mirage de la profondeur

L’écume de votre histoire ?

N’êtes-vous presque déjà plus personne

Flocons de mémoire ?

Votre blancheur aussi s’est fendue

Comme écorce de frêne clair.

Et toi dont le bâti des pas s’effiloche ?

Ne dira-ton d’aucun qui nous éclaira

« C’est une ombre qui s’en va » ?

… Sur cette terre tatouée de noms, de matricules.

Vous souhaiteriez quelque recul

Pour mieux observer de loin

Ce chantier de vos énigmes

Son imparfaite rondeur

Ses révolutions masquées,

Plus troublant que nul autre visage.

Qui frappe à ta demeure

Yeux grands ouverts à cette heure ?

L’alouette, le rossignol

Ou le hibou des ruines ? (Publié dans La filature, éditions U)

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