Volterra

Saline-Pomarance

La gare est proprette

Et luit de chaleur.

Bien tenue

L’intendante du rail

Brûlant et serviable

M’accueille.

Ici, on fait commerce de blancheur.

Dans la salle immaculée

J’attends le train du retour

À la main mon petit pot de sel.

II

Un grain miraculeux

Infime, dissout

Il relève.

En nombre, il conserve

Et thésaurise.

III

Cristaux des marais

Loin du fracas de la houle

Abrités, silencieux

Ils tiédissent.

Près des mers assemblés

Sans identité

Ils sommeillent étales

Comme nappes au pré

Épousent l’atmosphère

Ses reflets, ses couleurs.

Prenez alors quelque recul

Pour les voir sourire

De leur seule apparence

De leurs effusions roses ou nacrées.

Sous leurs vêtures changeantes

Ils font oublier leur présence

Mais se forgent un caractère

Une personnalité.

Commune au fond leur destinée !

Tandis qu’en leur prime jeunesse

Tous ensemble ils jouent de leurs mirages

Adultes solitaires grains à grains ils se figent.

Pour finir (Vieillesse orgueilleuse et fragile !)

En statues de sel ils s’érigent.

In La Filature, éditions Unicité, 2020, p. 90-92

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