Entre semelle et terre
Au moment de la séparation
De la chaussure et de la glaise
Reste l’empreinte
Un moment cependant
Collés l’un à l’autre
Ils forment ensemble
Un ajustement parfait
Crêtes épousant les creux
Sillons rendant les reliefs
Empreinte digitale
Des tes doigts aux miens
Dans la chaleur fantôme
De ta paume charnue
Englobant ma main
Si tendrement
Ton regard laisse-t-il dans mon esprit
L’étoile tendre de ton regard ?
Sans doute
Sans aucun doute
Tes gestes
Tes obsessions
Tes colères et ton ironie
Ta voix basse
Tout est présent à l’intérieur de moi
Et s’efface puis revient
Tes habitudes
Le coup de fil à heure réglée où tu ne disais qu’un mot
A rajouter à ceux bavards de maman qui voulait tout savoir
Vint la séparation irrémédiable
Le décollement douloureux
De ta vie incorporée
Cette fausse éternité
Tragiquement révélée
Je chéris ton fantôme
Fatigué de ses visites
Nocturne noctambule
De moins en moins présent
Comme dans ma vie
Où ton silence bienveillant
Est plus épais que tous les mots prononcés