Il reste toujours

des portes et des fenêtres

à ouvrir, à fermer, à ouvrir,

des pans d’histoires cicatrisées

dont on n’oublie

ni les impasses de lumière

ni les bonds du cœur

tombés dans les filets de la nuit.

Parfois, au passage

de quelque vantail,

          on baisse la tête

mais une fierté de sourire,

jouant avec le reflet des vitres,

nous fait soudain lever les yeux.

*

          Un petit chant d’allégresse,

timide, ténu,

se lève en moi,

il est si léger,

si tendre,

il traverse pourtant

les massacres, les cris,

les horreurs du temps,

sans dire

ce qu’il est,

d’où vient

son souffle

qui s’enfle

et s’il saura revenir

et combien de temps

durera son passage.

Qui a ainsi semé

son urgence

d’étoile morte

encore vibrante ?

*

          Par le passage des soupirs

nous nous glissons

vers la poste,

dans notre arrondissement vingtième,

toujours une lettre à la main

ou le papier jaune

des attentes

en recommandé,

soupirs des glycines,

soupirs des minuscules

jardins communautaires

où se faufilent sous les feuillages

des rêves d’immensité,

soupir de la lettre,

tenue de main ferme

qu’on confia pourtant

à de variables errances,

qui parfois n’atteint pas

son destinataire,

soupirs cachetés, timbrés,

que la poste perd,

où gronde une sourde colère.

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