Dominique Zinenberg

Du fond du glacier
Perce la pervenche d’une acuité pour la belle, la sentie
L’herbe douce des sentiers.

La révolte du coquelicot
Pose sa nervosité froissée en mots plein d’humanité.
Rouge contre l’injustice, elle flamboie

Au lever du regard, s’immisce
Bientôt en retour
La joie ! Douceur de joues
Affleurante vive,
Elle reprend sa lumière, fugitive.

François

Il n’y consent pas.
Au pot, potentat de « poème »
Il est trop pesant
Trop signifiant
Il n’y croit pas.
Le M en revanche, Oui
Ça lui dit pour dire
Dire c’est comme ça, qu’il écrit.
Et comment fait-il ?
Il parle comme d’un autre
Ou il parle à son double
On ne le sait pas
Il parle de peu
Du rien quotidien.
Un dialogue de qui ?
Dialogue de toits
Toi tu demeures là ?

Ou même d’émois…
Ou de presque rien.
C’est cela qu’il donne
Des tout petits peu …
Au fait, L’infini s’y noie,
Perspective curieuse
Esprit aux abois
Qui dit tout à tous
De nos petitesses
De nos rêves fous.
D’une ligne tendue
Vers l’espace noir
Encore et en fuite…

Incroyant médusé,
Il nous dit de lourdes vérités.

Francis

Il joue. Il jouxte. Il tourne autour, en détournant, dans un environnement mirobolant. Pour le faire
retomber sur ces pattes, il cuit les mots à l’eau bouillante d’un esprit en ébullition. Il tire les idées par les
cheveux, file la métaphore comme le gruyère dans sa marmite, il en fait des tonnantes pour nous épater.
Combien de temps lui prennent ces acrobaties de jeux de mots en assonance au thème du jour ? Exercices
risqués, à la limite de nous agacer, pour mieux nous harponner ! Tours de force au sens giratoire en
engrenage, où deux disques d’histoire la grande et d’anecdotes petites, s’épousent en un tiers sens, de fou
rire.

Danielle

Il y a la dolente
Assise au giron
En pleurs, en peur

Il y a l’enfant
Soumise à l’en dessous du seuil
Jamais sur le perron

Il y a la terreur
L’écrivaine
Aux mots en napperon
Mots
Privés de candeur

La brûlure
La souillure
L’ébouillantée
Et parfois
Échappée
Joliment épelée
L’accalmie
A demi, d’un seul mot
Saluée

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