La violence n’est plus tapie
Elle a franchi le mur du son.
Des bouches d’ombre
Le cri surgit, haut débit.
Pas une crispation n’en démord
Qui ne se grave en dents d’ivoire.
*
Sous le paravent des chambres
Suinte la pourpre des vengeances.
Eblouissante, toute corrida
Sous l’astre de l’ampoule.
*
De verre, le confessionnal
Diffuse, réfracte les aveux.
Le triptyque du sacrifice
Sans revers
Ouvert
Sans répit.
D’une éloquence serrée
Le précipité
Exacerbé
De ma durée.
*
Chaque toile monte et démonte
Ses plateaux, ses tréteaux
Tremplins ironiques
De mon fantasme
De mon film
De mon roman
De mon épopée.
*
Dans la mêlée des hommes
Je vois la femme assassinée
J’écoute un autre théâtre.
Déployée rigoureusement
Sous mes yeux, à ma portée
La machinerie sublime
-Impériale, orientale, christique-
De mon pouvoir
De mon innocence
De mon plaisir
De ma cruauté.
Chaque outrage au silence
Se réverbère
Se pare, de loin en loin
Des teintes les plus subtiles
Des pigments les plus rares :
Iphigénie ressuscitée
Et sa biche encore
Leur corps, leur cri exultés
Exaltés d’un cadre d’or.