La première personne du singulier sera conjuguée à la troisième, pour personnifier.

JE à un nom. La preuve, il vient quand on l’appelle. Il faut s’entrainer quand on change de papiers à réagir à son faux nom. Comme si c’était le vrai ! Et peut-être qu’on l’oublie quand il s’agit de survie !

JE est un visage, un corps que les autres apprennent à connaitre, reconnaître, identifier dans sa singularité. Mais JE se pose des questions : qui suis-je au fond ? Et quand JE surprend, ne se ressemble-t-il plus ? Où est-ce à ce moment précis qu’il incarne son moi profond ?

JE dans le miroir s’ausculte, se scrute. JE s’appuie ou se méfie, c’est selon, sur son physique. Va-t-il me permettre d’être aimé ou dois-je absolument le transformer ? JE s’arrange en cabine d’essayage, pour la mode ou pour avoir l’air sage ! Et quand il veut être embauché : JE va se faire coiffer.

JE se rêve : amour, puissance ou gloire. Alors JE joue un jeu pour arriver à ses finalités. Il cultive les relations, les talents, les opportunités pour tirer au mieux son épingle du JE.

JE veut laisser une trace. Artiste : son oeuvre luit dans son sillage. Elle avance lentement, et il en bave JE pour la mener au bout ; sous la pluie de l’inspiration il chemine, avec les antennes de l’intuition, il se guide vers ce que personne avant lui- croit-il, n’avait dit. Parfois JE escargot plus décevant, met ses salades en avant.

JE coïncide avec le temps présent. C’est l’homme au jeu de l’action. Avec, soyons juste, un petit temps préalable de réflexion. Un je pense d’élaboration avant la réalisation. Le « je pense donc je suis », n’est pas son souci ! Car il peut de la tête aux pieds se palper et constater qu’il est ! C’est un JE qui veut se réaliser, pas se chercher.

JE est un laborieux. Et tout ce qui lui plaît c’est de se perdre dans la répétition, une forme de JE en pleine immersion, qui le coupe de toute autre préoccupation. Alors quand il en a fini, il se trouve démuni.

JE plane à l’infini, qu’y a-t-il à espérer dans un monde aux lois mal accordées avec les exigences d’un coeur vrai. Tout est à le démotiver, mais JE par sensualité préfère accommoder sur de minuscules merveilles à ramasser. Sa philosophie : autant en profiter !

Il y a le JE multiple : un coup je suis un autre- qui soudain apparaît, un JE Janus, problème d’identité !

Tous les JE ne sont pas à égalité ! JE a fini par s’adapter à ce qu’il est. Il fait avec ce qu’il peut. Il s’est beaucoup efforcé, il a profondément travaillé. Et comme il s’est investi, disons qu’il a réussi !

Le JE m’en fous, celui-là, on le connaît. Et on préfère l’éviter s’il doit s’occuper de nous. Mais il faut l’avouer ce jeu est aussi un JE pas mal pratiqué.

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