Résolument ne pas dire :
absolument ! Ce qui devrait révéler.
Ici, hier, ou aujourd’hui
Bien sûr, encore voire demain
Un enfant noyé sans bruit
Au bras d’un mort de chagrin
Éviter tout ce qui pourrait être franchement contredit
Toujours, jamais, souvent
D’ailleurs vers ici, de loin
Désemparé fuir, violence
De sa famille prendre soin
Sensiblement euphémiser, pour en douce faire passer la pilule
Personne, et encore moins que rien
Si peu, guère, presque moins
Relégués derrière, sous des tentes
Rationnés dans des camps de barbelés
Savoir correctement élimer le sens brut de l’inacceptable
Cependant donc en revanche
Par conséquent et tout de même
Méfions-nous de les laisser venir
Ils sont capables d’envahir
Déculpabiliser éhontément avec des antiphrases
Continument gloser avec l’air de ne pas y toucher
Pourquoi, en même temps et puis ?
Tout, trop, quand, combien ?
Penserons : qu’ai-je fait aux humains
Pourquoi moi si démuni
Ne me tendent-ils pas la main ?
Faire évidemment la morale pour habilement sur autrui rejeter la responsabilité
Jusqu’à ce que imperceptiblement la majorité sans s’en douter bascule du mauvais côté
Tant bien que mal, volontiers, pour de bon
Admirablement vite, ensemble, exprès
Noyons le poisson – comme le migrant
Ainsi, aussi encore et davantage !
Cachons sa mort sous la « protection »
Joli ! De notre mode de vie !
À loisir, à l’aveuglette, bel et bien, à tort
Autorisons sécurité et barrières
L’interdiction de tous les ports
À tous ces hommes navigant
Franchement je ne peux m’en remettre de voir se commettre
Sous nos yeux à pas même à 1500 kilomètres
Assurément, sans aucun doute, précisément
Un génocide d’apatrides.
Ici oui ci-devant, aujourd’hui
Au nom de tant de morts sans bruit
être noyé pis que de chagrin
Par suite de honte. Et si encore demain
Nous savions en avoir fini …