Le voilà cet insolent ! ce vaniteux !
Et moi qui craignais de le trouver tout froissé, tout penaud, tout triste,
tout timide, tout effacé derrière notre sujet…
je me suis bien trompée ! Ce prétentieux crâne
fièrement
au centre de la sentence !
Il fait le paon juste avant le point noir qui
clos le débat.
Il est là, trônant dans sa nudité la plus
virginale.
Et je me demande même s’il n’est pas en train
de toiser
notre bien aimé sujet. Quel vantard !
Il fait le beau dans son habit de toute puissance.
Mais quel aveuglement !
Ce verbe,
ce petit salopard de tyran,
n’est rien sans moi !
Comment fait-il pour ne pas
voir sa petitesse.
JE suis celui qui dit tout du temps.
Celui qui annonce les sentiments.
Je suis celui qui place le sujet en son lieu,
dans sa maison ou dans l’infini céleste.
JE suis celui qui modifie.
Je suis le sel.
Je donne goût aux petits bavardages.
Je suis adverbement
tout simplement.