Mon Cœur,
Il est minuit sur la lune et je t’attends. Je sais, tu vas rentrer au bout de ton poème. Dedans, je rangerai nos souvenirs et le temps qu’il nous reste. Entre chaque ligne, j’écrirai cette quête qui t’appelle, ces traits qui t’assemblent et ce rythme blanc qui te préface. Mon Amour, tu es mon prologue, ma vie, ma très ancienne, la biographie de mon songe. Loin dans mon corps, tu viens me tracer, envisager cette cérémonie de la lumière, souligner mes immaturités où j’ai tant à grandir.
A travers ton pinceau, ton appareil photo, tes videos, je ne sais où poindre. Sur mon temps intérieur tu fais des decalcomanies et des incursions dans mon regard. Tu me saisis aux bordures, tu me découpes là où je m’y attends le moins. Comment cristalliser tes imprévisibles …. ?
Un jour, quand tu viendras, lesté d’un plus grand poème, nous commettrons ensemble tes prestigieux fantômes. Nous glisserons le courage dans les eaux lentes, tu réapprendras doucement la peur et ce qu’elle a à te dire. Elle fut ton sortilège quand tu avais 30 ans, armée tonnerre, de police et de rites dissidents. A nouveau, tu feras corps avec les mots, tu iras au fond de toi, interroger ces archives du silence, elles traduiront ta justice.
Je t’aiderai à t’écrire, tu m’appliqueras tes fluides et ta transparence. Je te dirai comment vaincre, comment brûler. Là où tu dissimules ton sommeil, tu me donneras les formules de la lumière. Je compte sur toi, tu t’en souviendras. Tu es ma résonnance, mon pôle, mon atmosphère. Tu respires les clartés et me tiens lieu de racine. Là où tu es, je forme mon nom.
Mon baiser te signe
A