La tour est là tranquille
Avec son araignée
Et l’eau qui goutte goutte
Et qui est son amie
Il n’y avait pas d’arbre
Une cour désertée
Un chien noir
Le silence
Des arbres
Plus d’arbres
Des rires
Plus de rires
L’araignée
Un tunnel
La tour est là tranquille
On a creusé sous elle
Se rappelle un grand ciel
Plus grand que celui-ci
Tout mangé de toitures
Se souvient
La tour est là tranquille
Avec son araignée
Et l’eau qui goutte goutte
Et qui est son amie
Se souvient du grand ciel
Se souvient de forêts
De l’arbre qui tremblait en bord de précipice
Des elfes des chamois
De l’oiseau de son ombre
Et du chant du ruisseau
Ses chatouilles ses mousses
Du bleu d’un lac
Là-bas
Des roches
Se rappelle les roches
Blanches les roches
LA roche
Ronde la roche
Douce
Et sur elle l’écho
La tour est là tranquille
L’écho les coups les pics les cris
Les ordres
Éperons dans le soir
Et les déflagrations la chair de pierre qui hurle
La mère la roche
Qui défie ce tonnerre
Et les morcellements et les arrachements matrice veines silex
Roche-Mère gémit se meurt éclate
Milliers de frères de soeurs projetés dans l’azur
Roche-mère déconstruite
La tour est là tranquille
Un long cheminement
Se rappelle
La tour est là tranquille
Elle petits bouts de mère collés avec des frères des sœurs
Ailleurs
Plus loin si loin
Le ciel s’est obscurci
Ils reviendront
Les éperons les cris les pics
L’eau goutte goutte fore
Et qui est son amie
Le liant déliera
Frères sœurs se désajusteront
Redeviendront
La mère
La roche
La tour est là tranquille
Derrière ses meurtrières
Attend