Elle bascula
sa chevelure se retourna
un tourbillon
elle s’écrasa
elle sanglota
de courts sanglots
Un bris de glace
Des lames et les fleurs en tapis
Un jet de dés
Pourquoi des fleurs en la maison
des fleurs étoiles et à jamais
Le doux sourire qu’elle m’assénait
elle sanglotait
Arbre chuté gîte perdu
Ecureuil atterré
En plein hiver
Elle te regarde yeux noisette
C’était Amour et leur projet
Musique Amis Poésie
Puis c’est le noir puis c’est le trouble
les fleurs tapis et ta maigreur
ta robe rousse d’écureuil
C’est par hasard qu’il a posé
Ses épaules étaient secouées
le pied sur la dalle glacée
et comme un arbre il a chuté
Je joue tu joues il joue jouer
avec des fleurs sur les faces du dé
une deux trois quatre cinq ou six fleurs
De fleurs lancées
Les jeux sont faits
Il a failli il s’est brisé
Bien trop de fleurs sur le tapis
Depuis toujours ces jeux de dés ces jeux de fleurs
de fleurs jetées
la tabula
Et toi le pion sur le damier
Ce quelque chose qui se retire
à la mesure d’un train qui file
Truffes sur le champ du songe vitre embuée
Ton pas pressant
Ce quelque chose qui se vide
comme le geste consigné de ta main doigts écartés
mimant de recueillir et de garder
en creux de paume ce qui s’en va qui doit et
qui ne sait rien que cela
fuir toujours fuir
l’imposture de l’idée de mémoire
imposture de tout ce qui croit
qu’est possible l’arrêt
possible l’évasion
et le retour
il n’est pas de retour
il est
ces grands vols d’étourneaux
ces nuages ces ciels d’octroi
ces vieux ifs beaux comme dieux
et des pensées filantes
tels oiseaux sur le pré qui se gavent
partagent féérie de chansons et
dans des brusqueries de pluie d’orage
s’envolent
et d’eux bientôt ne demeure
que la sauvagerie d’une présence
puis rien
rien que le temps n’oblitère
parole bois noirs mouvant comme caresse
le soleil se pose
hôte tendre
convie l’idée d’éternité et du retour de toutes choses
et des morts qui nous ont laissés
Catherine JARRETT